J'aime pas les parasites !
Vous savez, parfois vous écoutez la radio et justement votre chanson préférée passe sur les ondes. Vous montez le son et chantez à tue-tête, quand soudain votre antenne radio capte des ondes parasites qui font crrr crrr et qui bousillent votre chanson. Ou alors vous recevez un message et des tut tut tut brouillent votre chanson, tandis que votre téléphone réceptionne un message ou un appel.
Voila, votre entrain est gaché, vous n'avez plus qu'à baisser le son, de toutes façons vous avez raté la moitié de la chanson.
Ca, ce sont les ondes parasites que l'on sait reconnaitre, mais il y en a d'autres des parasites, plus sournois, qui se cachent parmis notre entourage.
Ca vous est déja arrivé un jour, d'annoncer une bonne nouvelle à quelqu'un, n'importe qui, et qu'au moment où vous atteignez votre mini-orgasme euphorique, ce quelqu'un détruit tout en pointant du doigt la petite imperfection de votre bonne nouvelle. Et là, votre bonne humeur s'écroule comme un chateau de cartes, parce que maintenant, vous ne voyez plus que cette petite imperfection, de la taille d'un éléphant.
Vous voilà face à un parasite : cette personne qui pointe toujours du doigt les défauts de votre nouvelle robe, cette personne qui va surligner toutes les notes négatives de votre histoire d'amour alors que vous venez de lui annoncer que vous partez en week-end en amoureux, cette personne qui mettra en avant toutes les taches ingrates que vous effectuez, alors que, dans un bon jour, vous vantez la gentillesse de votre boss... Bref, cette personne qui, inconsciemment ou non, vous gache votre plaisir : c'est un parasite.
Alors il y a plusieurs sortes de parasites : il y a ceux qui s'inquiètent vraiment pour vous, qui cherchent à vous faire relativiser si vous avez tendance à trop vous enflammer. Ceux-là sont souvent des amis ou des proches maladroits qui au lieux de vous abreuver de conseils avisés vous plombent le moral.
Mais le plus souvent, les parasites sont des gens insatisfaits qui prennent un malin plaisir (conscient ou non) à vous gacher le vôtre.
C'est là qu'il faut savoir faire la différence pour pouvoir ensuite s'en débarasser, car quoiqu'il arrive un parasite vous tirera par le fond.
Ce n'est pas toujours évident à voir, pour la simple et bonne raison qu'il est difficile d'admettre qu'un de nos proches s'amuse à nous faire déprimer.
Tiens prenez un ami, que vous aimez beaucoup. Vous riez beaucoup ensemble, vous vous connaissez depuis longtemps et partagez vos déboires et vos bonheurs, mais depuis quelques temps, vous n'avez plus vraiement envie de partagez vos bonnes nouvelles avec lui. Pourquoi ? Parce que souvent ça donne ça :
- Oh lala, X et moi partons en week-end en amoureux. Il m'a fait la surprise, franchement il est trop génial !
Réaction typique du parasite :
- Oui, enfin, ca va, il t'emmène au Touquet, pas à Marrakech. Et puis attend, vu ce qu'il t'a fait subir ces derniers temps, c'est le minimum quoi...
Tactique infaillible : minimisation de la bonne nouvelle (Le Touquet versus Marrakech) + rappel de détails dramatiques antérieurs et/ou mise en avant des conséquence négatives (= c'est pas un week-end à la mer qui sauvera votre couple).
Et voilà, bim ! votre bonne humeur est gachée juste à cause de ça, et vous en venez à vous dire que pfff finalement, oui c'est QUE le Touquet. Résultat, vous êtes déçu, alors que merde quoi : X vous offre un week-end à deux, soyez content. Croyez moi, c'est pas tous les X qui font ça. Profitez-en. Mais voilà, la personne qui vous a glissé ce mal dans votre oreille, ce n'est pas un illustre inconnu, non... C'est votre ami, votre parent, votre proche, donc quelqu'un qui vous connait et en qui vous devez avoir confiance.
Autre cas de figure : vous recherchez un emploi et donc passez des entretiens (toute ressemblance avec mon histoire personnelle est complètement fortuite). Une personne de votre entourage vous demande comment ça se passe, vous lui répondez, très confiante :
- J'ai passé un super entretien...
Et vous entrez dans les détails de cet entretien, que vous avez déja disséquer dix fois dans votre tête. Vous savez bien que ce n'est pas LE job de vos rêves, que rien ne peut assurer à 100% que vous allez décrocher le poste, mais à ce moment-là vous n'avez qu'une seule envie : avoir une personne pleine d'empathie en face de vous, qui malgré tout vous dira des choses comme "ca a l'air de s'être bien passé, mais reste ouverte à d'autres opportunités !" ou bien "je croise les doigts, de toutes façons tu finiras par trouver quelque chose qui te convient !".
Mais votre parasite, non, il n'est pas comme ça. Il vous laissera étendre votre discours et quand vous vous arreterez enfin pour laisser le temps à votre ami de parler, c'est là que le parasite se dévoile et vous fracasse par terre en vous disant des choses du genre :
- Oui, enfin le recruteur te dit ça, mais c'est une technique de com', ca veut rien dire...
- Oh lala, méfie toi, les recruteurs qui veulent pas que tu leur parles de ton cv c'est souvent des connards !
- C'est pas super top comme salaire, tu devrais demander plus !
Dans ces cas là, il est important de pouvoir peser le pour et le contre. Chose qui n'est pas facile à faire, car, imaginez que c'est comme si vous étiez un oiseau en pleine ascension quand soudain, un chasseur vous tire dessus. Vous n'êtes pas touché, mais dérouté, vous perdez de la vitesse. Vous chutez un petit peu même, avant de reprendre vos esprits et de reprendre votre route. C'est ça, l'effet kiss cool du parasite. Il vous casse votre bonheur, vos élans de positivité. Et en plus, signe distinctif, ils persistent à vous parler comme si vous étiez une débutante, une personne naïve qui croit tout ce qu'on lui dit, et c'est peut-être ça le détail qui tue.
Et quand on s'en rend compte, après coup, c'est vraiment énervant. Généralement le soir, quand on réfléchit à notre journée et qu'on se remémore les discussions qu'on a pu avoir. Les piques des parasites nous explosent alors en pleine tronche comme des petites bombes, bien trop tard pour réagir.
On a envie de revenir en arrière et de secouer son parasite par les antennes en hurlant :
- Bin oui, c'est pas Marrakech mais le principal c'est qu'on se retrouve à deux ! Alors soit juste content pour moi et ferme ta gueule !
- C'est ptet une technique de com', oui, mais en même temps, quel recruteur n'utilise pas de technique de com' ? C'était un entretien, pas une discussion entre potes ! Et puis t'étais pas là, donc au final, tu sais rien !
- Ca va, OK t'es tombé sur un job de merde et ca fait des mois que tu déprimes à cause de ça. C'est pas une raison pour me ruiner le moral !
- Et bin moi, ca me va comme salaire ! Oui, j'ai compris que t'étais mieux payée que moi, en meme temps c'est pas une compétition et on fait pas le meme boulot, alors tes réflexions sournoises, tu te les gardes !
Nan mais c'est vrai quoi ! Pourquoi ces gens ont-ils tellement besoin de te ruiner le moral dès que tu as un sourire collé sur ton visage ? Oh il fait beau - ouais mais bon, il fait froid quoi... Ces gens qui, non contents de patauger dans leur propre désespoir, ont envie de faire chuter tout ceux qui les entourent. S'ils ne sont pas heureux, vous n'avez pas le droit de l'être non plus.
Et bien ces gens là, ces parasites, il faut savoir s'en débarasser, surtout les plus mauvais. C'est une question de survie, sinon on ne s'en sort plus.
Alors moi, c'est simple... Ah ces gens là, je ne leur dis plus rien. Je ne leur raconte surtout pas mes déboires malheureux, sinon ils s'empresseront, comme des vampires assoiffés, de venir vous sucer votre énergie jusqu'à la moelle.
Bon, du coup, c'est vrai que je dis plus grand chose à grand monde. J'ai viré ceux qui avaient consciemment de mauvaises intentions et je pèse mes mots quand je me confie à mes parasites amis, ceux que j'apprécie mais qui, dans leur volonté de vouloir me ramener les pieds sur terre, deviennent constamment déprimants. Je veux dire, je suis assez pessimiste pour deux, j'ai pas besoin qu'on vienne mettre le doigt sur un détail malheureux.
Je comprends pas les parasites mais je me rends compte qu'on en connait tous au moins un, dans notre famille, dans nos amis, dans nos connaissances pros... Ces petites voix insidieuses qui s'immiscent dans votre esprit et qui transforment le blanc en gris et le rose en noir.
J'écris tout cela en espérant que l'un d'entre vous se rendra peut-être compte que lui aussi est aux prises d'un parasites. La seule façon que je connais pour ne pas être empoisonné par les attaques de ce parasite, c'est d'ignorer l'avis des autres parce que, au final, c'est vous qui ferez ce job soi-disant sous payé, c'est vous qui vivez votre relation amoureuse chaotique, c'est vous qui menez votre barque.
Alors, amis avisés, gentils parasites ou carrément vampires : qui avez-vous dans votre entourage ?